En ce lundi 12 avril 2021, le comité référendaire interpartis « Non au mariage pour tous » a déposé à la Chancellerie fédérale à Berne 59176 signatures certifiées et 7334 signatures non certifiées contre le mariage pour tous, y compris l’accès au don de sperme pour les couples de lesbiennes. Le but est que le peuple ait ainsi la possibilité de rejeter par la voie des urnes cette expérience sociale de grande envergure préjudiciable au bien-être des enfants.
Dans un dernier élan réjouissant, auquel ont participé de nombreux récolteurs de signatures engagés, le comité a réussi à surmonter les conditions adverses dues à la crise du coronavirus et à mener le référendum à bon port. La récolte de signatures était devenue nécessaire parce que le Parlement a décidé de faire passer le « mariage pour tous » moyennant une simple modification législative, malgré le fait que des voix éminentes se sont élevées pour attester de son inconstitutionnalité. Grâce au référendum, le peuple suisse a maintenant la possibilité de s’exprimer sur cette question importante aux profondes répercussions.
Un principe fondamental et communément admis de notre système juridique est que ce qui est semblable doit être traité de manière identique et que ce qui est dissemblable doit être traité de manière différente. La différence significative entre les couples hétérosexuels et les couples homosexuels réside dans le fait que seule l’union d’un homme et d’une femme permet par elle-même de concevoir un enfant. En ignorant cette différence essentielle, le « mariage pour tous » viole le cœur du principe juridique susmentionné. Pour les revendications légitimes des couples de même sexe, il existe déjà la loi sur le partenariat enregistré, qui peut au besoin être modifiée.
Ouverture d’une brèche sociale et politique
L’introduction du « mariage pour tous » reviendrait à ouvrir une brèche sociale et politique qui évacue la définition historique du mariage, compris comme l’union durable d’un homme et d’une femme, jusqu’à présent soutenue par le Tribunal fédéral et par le Conseil fédéral. Des piliers centraux de la stabilité de notre société sont donc en jeu. Nous sommes d’avis que le mariage est et doit rester l’union naturelle d’un homme et d’une femme, qu’il s’agit de protéger. Seule cette union donne naissance à des enfants, lesquels assurent l’avenir de la société. Il est donc dans l’intérêt même de l’État d’améliorer la situation de la famille traditionnelle avec des pères et des mères unis par les liens du mariage.
Le bien-être des enfants est sacrifié
C’est surtout l’intérêt supérieur de l’enfant, en particulier son droit de connaître ses propres origines, qui est sacrifié avec ce projet de loi. La distinction proposée entre les dons de sperme nationaux et les dons de sperme étrangers n’offre pas de protection suffisante sur ce point et ne fera en pratique qu’engendrer de nouvelles inégalités et discriminations. En parlant de discrimination : si déjà les lesbiennes sont censées avoir droit au don de sperme, pourquoi les hommes homosexuels ne devraient-ils pas aussi avoir le droit d’avoir des enfants ?
L’accès à la procréation médicalement assistée décidé de manière inconstitutionnelle pour les couples de lesbiennes débouchera tôt ou tard sur la légalisation de la gestation pour autrui, qui réduit l’enfant à un produit sur catalogue et dégrade la femme au rang de « machine reproductrice à vendre ». Si ces projets de société deviennent la norme, les conséquences funestes sont déjà prévisibles : les enfants « spoliés » de leur mère ou de leur père biologique souffriront de crises d’identité.
Pour un débat objectif
La récolte des signatures a montré que les opposants au mariage pour tous affrontent un vent glacial, en particulier de la part des médias. En prévision de la campagne référendaire, nous appelons toutes les parties à s’engager en faveur d’une culture du débat objectif qui mette l’accent sur les arguments. Tout citoyen responsable a le droit d’exprimer son opinion sur des questions politiques sans devoir craindre d’être pénalisé ou stigmatisé.
Communiqué de presse de Comité référendaire « Non au mariage pour tous », le 12 avril 2021