Avec une motion déposée en mai 2020, la conseillère nationale Yvette Estermann (UDC) souhaite charger le Conseil fédéral de réduire très fortement le nombre d’interruptions de grossesse après le douzième mois. En Suisse, entre 400 et 500 avortements tardifs sont pratiqués chaque année. Un tel acte représente une grande épreuve pour toutes les personnes concernées, rappelle la motion, qui critique le manque de précision du Code pénal et estime peu clairs les critères sur lesquels le médecin doit constater une « détresse profonde, qui doit être d’autant plus grave que la grossesse est avancée ».

La députée fait des propositions concrètes au Conseil fédéral : étant donné que de nombreuses mères, de nombreux parents sont dans un état de choc lorsqu’ils apprennent que l’enfant à naître a un problème de santé, il faut les informer de manière exhaustive et pertinente sur la possibilité d’une erreur de diagnostic et sur les risques d’un avortement. De plus, elle demande un recensement de tous les cas de handicap diagnostiqués avant une grossesse ou un accouchement (d’enfant vivant ou mort-né), afin que le taux précis d’erreur de diagnostic soit connu. Interrogée par Futur CH, la Yvette Estermann se dit interpellée par le sujet de la prévention des avortements depuis sa jeunesse. « Quand j’étais étudiante en médecine, en accompagnant des patientes tout au long du processus d’IVG, j’ai réalisé que chaque avortement est un avortement de trop. » Il lui tient à cœur d’éviter au plus grand nombre possible de femmes de souffrir toute leur vie d’avoir avorté.