La campagne actuelle «love life » de l’OFSP frise le code pour le Parti Evangélique Suisse (PEV). Si le casting prévu cet été devait être réalisé, le PEV déposera probablement plainte contre l’OFSP pour pornographie (art. 197 du CP), vu que les affiches et clips seront visibles sans limite d’âge. Le parti demandera aussi une réévaluation politique et économique de l’attribution des 2 millions de francs annuels pour la prévention du SIDA par une intervention parlementaire cet été.Les affiches actuelles et le clip visible sur le site web de la campagne n’en sont que la bande d’annonce : l’Office fédéral prévoit un casting pour des affiches explicites cet été. L’article 197 du Code pénal interdit pourtant l’affichage ou la publication de telles images à des personnes de moins de 16 ans, ce qui semble être le cadet des soucis des responsables de cette campagne.
Le clip, qui aurait pu être publié via Youtube avec une limitation d’âge, est accessible directement sur le site de la campagne. Questionnés par téléphone, les responsables de l’OFSP ont fait savoir que selon eux, ce clip n’avait pas besoin d’une limitation d’âge. Convaincu du contraire et considérant que la campagne est qualifiée par une bonne partie de la population comme pornographique, le PEV examine actuellement la possibilité d’un dépôt de plainte contre l’OFSP.
Réévaluation de l’efficacité des moyens attribués
Dans ce contexte, le PEV demande une réévaluation de l’utilisation des 2 millions de francs annuellement investis dans la prévention, sous des angles politiques et économiques et en questionnant le rapport coûts-efficience. Maja Ingold, conseillère nationale du PEV, questionne surtout l’adéquation de la distribution des moyens entre les différents domaines de prévention : « Comment se fait-il que la prévention du SIDA soit subventionnée avec 2 millions alors que la prévention du suicide, cause majeure de décès entre 15 et 44 ans, n’est pas soutenue ? »
Provocation gratuite et inefficace
L’argument de l’OFSP que seule des images provocatrices permettent de transporter ce message est aujourd’hui contesté de la part de professionnels de la branche et ne permet donc pas d’inciter le public-cible à un changement de comportement. L’OFSP prend au contraire le risque d’une campagne inefficiente et qui pose la question de la prochaine campagne, si l’argument de la provocation devait encore porter. Le cadre légal ne permet assurément pas une extension, et l’Office fédéral pour la sante publique s’est lui aussi permis d’ignorer les recommandation de son propre groupe d’experts mandatés pour évaluer la campagne de 2005. Leurs recommandations avaient notamment été que « l’utilisation d’images explicites ne se prête pas à une acceptation par une large partie du public-cible » et qu’il valait mieux « viser les groupes-cible par des canaux spécifiques directement ».
Banalisation contre-productive
Le PEV déplore aussi la banalisation de la maladie par une campagne esthétique qui ne mentionne pas qu’une infection VIH et l’apparition du SIDA implique un traitement à vie lourd avec une panoplie de médicaments à prendre journalièrement, avec tous les effets secondaires possibles. Mais cet aspect désagréable semble hélas faire tache dans le monde tout rose des responsables de campagne de lovelife.

Berne, le 16 mai 2014/jdr/fb
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