La société ne peut se passer de la famille classique avec mère, père et enfant(s). L’aptitude des générations futures à affronter la vie dépend de celle des parents à leur offrir stabilité et sécurité affective. D’autant plus préoccupante est l’influence dont jouissent aujourd’hui les forces de destruction de la famille. La récente décision du Conseil national et du Conseil des Etats de laisser les mineurs changer de sexe à l’état civil sans le consentement de leurs parents illustre de manière angoissante l’« adultisme » insensé qui s’est emparé de certains esprits.
Un commentaire de Regula Lehmann
On invoque souvent les droits de l’enfants pour justifier cette nouvelle tendance qui considère comme une discrimination systématique la conviction qu’un mineur ne peut pas toujours prendre seul des décisions cruciales. Mais psychologues et psychiatres nous mettent en garde : le jeune ou l’adolescent livré à lui-même est dépassé par la situation ; littéralement déboussolé, il peut développer des troubles de l’identité.
Si l’on comprend bien, alors qu’il faut la signature des parents pour acquérir un natel, un mineur pourra se passer de leur avis pour prendre une décision infiniment plus lourde de conséquences. Cette évolution de la politique et de la société, à rebours des dernières découvertes en sciences de l’éducation, rend nécessaires des voix de pédagogues renommés comme celle du professeur israélien de psychologie Haim Omer. Celui-ci est très clair : les parents ont un rôle primordial à jouer pour éviter à leurs enfants de prendre des décisions irréfléchies pouvant avoir des conséquences tragiques. À ses yeux, les parents sont un havre sûr, un point de repère pour l’adulte en devenir, comme il l’écrit dans son best-seller « Neue Autorität : das Geheimnis starker Eltern » (« La nouvelle autorité : le secret des parents sûrs d’eux ») : « Une éducation réussie et sereine consiste à assumer une fonction de havre sûr, mais aussi celle d’un ancrage qui offre règles et structures pour maintenir le cap en cas de danger ». Les ados, surtout, protestent quand leurs parents ramènent en quelque sorte le bateau au port. Mais selon Haim Omer, l’expérience montre qu’ils leur sont très reconnaissants lorsqu’ils réalisent la violence de la tempête à laquelle ils ont échappé.
Les parents qui résistent au chant des sirènes méritent d’être soutenus et valorisés, car en assumant leur rôle, ils offrent à leurs enfants des bases solides pour l’avenir. Être un port d’attache, un point d’ancrage : c’est d’autant plus important après une année 2020 bousculée par la crise du coronavirus. La société ferait bien de renforcer par tous les moyens cette « forge des héros » qu’est la famille, particulièrement en période de difficultés. En 2021, Futur CH continuera à œuvrer en ce sens. Nous vous souhaitons un joyeux Noël et une heureuse nouvelle année !