Parmi les nominations de nouveaux ministres lors du remaniement du gouvernement de Manuel Valls, celle de Najat Vallaud-Belkacem au poste de ministre de l’Education nationale a été la plus spectaculaire et la plus commentée.
A ce poste qui est l’un des plus importants d’un gouvernement de gauche, l’arrivée d’une femme jeune et d’ailleurs sans expérience hormis quelques cours donnés dans des instituts d’études supérieures pouvait déjà surprendre. Mais cet apparatchik socialiste, proche de Ségolène Royal comme d’Arnaud Montebourg, choque à bien d’autres titres – parmi lesquels ses origines marocaines et musulmanes ne sont pas les plus frappants.

Bien sûr, le fait que la jeune et piquante porte-parole des premiers gouvernements Ayrault n’ait débarqué en France qu’après sa naissance au Maroc, au titre du regroupement familial, venant d’un environnement islamique, a fait couler beaucoup d’encre. Et aussitôt on a crié à la discrimination et au racisme, comme si ses origines devaient la protéger de toute critique.

Mais Najat Vallaud-Belkacem a apparemment rompu avec les aspects les plus conservateurs d’une société traditionnelle volontiers honnie par la presse française. Même si elle a beaucoup lutté, au cours de sa rapide ascension au sein du PS, pour les droits des immigrés, elle y a ajouté un engagement féministe qui fait d’elle une idéologue accomplie de toutes les aberrations de la culture de mort.

A son premier poste de ministre des Droits des femmes, « NVB » a fait la promotion de l’avortement, du « mariage pour tous », de la « vraie égalité » selon les conceptions de l’idéologie du genre. C’est elle, l’initiatrice des parcours « ABCD de l’égalité » imposés dans certaines académies pour promouvoir l’effacement des « stéréotypes de genre » qui avaient dû être retirés sous la pression des familles nouvellement fortes de leurs engagements contre la loi Taubira. Bien sûr, cette idéologie déjà bien présente dans les programmes scolaires officiels reviendra par la petite porte.

Mais Najat Vallaud-Belkacem, elle, arrive par la grande, avec dans ses bagages un bilan non négligeable. Elle a porté le projet de loi d’« égalité réelle femmes hommes » adopté dans l’urgence avant la fin de la dernière session parlementaire.

En apparence, c’est une loi fourre-tout qui assure à la fois le partage des tâches des jeunes parents en répartissant les allocations de garde d’enfants sur les deux, une meilleure « parité » dans le monde de l’entreprise ou encore une surveillance de l’égalité des salaires entre hommes et femmes.

En réalité, c’est une loi profondément marquée par le féminisme le plus radical. Outre qu’elle adopte pour la famille le « modèle suédois » dont l’expérience a prouvé qu’il produit des mères dépressives du fait de l’intégration précoce des enfants dans un système socialisé, et des adolescents à problèmes, elle vise à gommer autant que faire se peut les contraintes spécifiques de la féminité et de la maternité en transformant légalement l’avortement en droit.

Ce n’est pas un hasard si la suppression de la condition de « détresse » pour pouvoir « interrompre » une grossesse pendant les délais légaux a été inscrite dans cette loi.

Pas un hasard non plus si la notion juridique ancienne de « bon père de famille » ait été définitivement éjectée du code civil et de tous les autres textes légaux où l’on le retrouvait avec sa sympathique solidité et son imagerie très parlante : désormais, la gestion devra être « raisonnable » parce que le « bon père de famille » est une insulte aux droits des femmes et d’ailleurs aussi à ceux des enfants…

Que fera Najat Vallaud-Balkacem à la tête d’un ministère névralgique au sein de la République comme au sein de la gauche, là où se détermine la manière dont les têtes vont être remplies et les esprits vidés ? On ne peut douter qu’elle a déjà bien des idées en tête.

http://www.correspondanceeuropeenne.eu/2014/09/19/france-vallaud-belkacemune-feministe-a-leducation-nationale/