Roberto de Mattei

Chaque jour dans le monde vingt chrétiens sont tués pour leur foi. Les statistiques de l’organisation américaine Open doors (Portes ouvertes), que rapporte Il Tempo du 3 juillet, sont terrifiantes. En tête de la liste des persécuteurs se trouve, pour la 14ème année consécutive, la Corée du Nord communiste, mais la cause de la persécution dans 35 des 50 pays signalés est la haine islamique contre les chrétiens. Ils sont massacrés parce qu’ils ne se convertissent pas à la religion de Mahomet ou parce que, comme il est advenu pour les neuf italiens à Dacca, ils ne savent pas réciter les versets du Coran.

Sur le massacre perpétré par les terroristes islamiques le 1er juillet au Bangladesh est tombée, comme l’a observée Magdi Cristiano Allam, une honteuse chape de silence de la part des autorités politiques de notre pays. On se serait attendu au moins à ce que le Pasteur Suprême de l’Eglise élevât la voix, mais le pape, qui le 3 juillet avait demandé au Seigneur de «convertir le coeur des violents aveuglés par la haine», sans faire aucune référence à leur identité religieuse, à l’Angélus du 10 juillet s’est tu sur le massacre des chrétiens dans le monde. Commentant le commandement d’aimer Dieu de tout son coeur et le prochain comme soi-même, le pape François s’est demandé : «Qui est mon prochain ? Qui dois-je aimé comme moi-même ? Mes parents ? Mes amis ? Mes compatriotes ? Ceux qui ont la même religion que moi ?» A cette question il a répondu que l’amour du prochain doit se manifester surtout dans l’amour pour le «migrant qui a une foi et une nationalité différentes et qu’ils veulent chasser».

Cependant, les migrants qui débarquent clandestinement sur nos côtes sont en très grande majorité des musulmans, porteurs d’une conception du monde opposée à la conception occidentale et chrétienne et fidèles d’une religion dont le livre sacré ordonne de tuer les infidèles. Le philosophe Augusto Del Noce écrivit que «l’amour de ce qui est lointain cache la haine du prochain ou plutôt l’indifférence à son égard». L’amour pour l’immigré, qui revient si souvent chez le pape François, risque de se terminer en une haine à peine voilée ou indifférence envers nos parents, nos proches, notre peuple chrétien. Mais Thomas d’Aquin enseigne que dans l’ordre de la charité nous devons aimer ceux qui nous sont proches avant ceux qui sont loin et nous devons aimer notre prochain en Dieu, qui dans son essence trinitaire ne correspond en aucun cas à la divinité islamique. L’amour de Dieu et du prochain devrait nous pousser à nous défendre de ce qui désormais doit être appelée non une migration, mais bien une invasion.

Source: www.correspondanceeuropeenne.eu