Par un temps ensoleillé, le rassemblement religieux, joyeux et familial a débuté samedi, 19 septembre 2015, à 14 h sur une place de la grande banlieue de Zurich, à Oerlikon en Suisse alémanique, et a réuni environ 3 500 Suisses, Allemands et plusieurs dizaines de Polonais sous la devise : « l’embryon, un être humain à part entière ».
Dans les jours précédents, quatre policiers avaient été blessés lors d’une manifestation antimilitaire à Bâle, et des communistes avaient vandalisé le bâtiment du Parti Évangélique de Zurich et tagué : « Attaquer la marche pour la vie ». Samedi, au moins une cinquantaine de policiers en tenue de combat a protégé efficacement les marcheurs à chaque croisement de rues contre deux cents extrémistes de gauche, anarchistes ou adeptes du Planning Familial, la plus grosse industrie de massacre d’enfants à naître dans le monde entier. Les perturbations restaient pour l’essentiel sonores, mais une centaine d’opposants a été emmenée au poste pour contrôle, puis relâchée.

Le début de la manifestation devant le podium se voulait religieux et œcuménique, car « la joie du Seigneur est notre force ! » Des chants religieux ou exprimant la joie de vivre ont été repris souvent. « Nous voulons prêter nos voix aux non nés », car « éliminer les faibles, c’est la mort de la société ! » (Dietrich Bonhoeffer)

Dans un mot de soutien, le Pape François a rappelé l’importance de notre témoignage, car il n’y a « aucun doute que la protection de la vie humaine de la conception à la mort naturelle représente un devoir évident ». Puis il a donné sa bénédiction apostolique à tous les participants.

Mgr. Eleganti, évêque auxiliaire de Coire, a lu ensuite l’allocution de l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Mgr. Morerod, empêché de participer car appelé à Rome : Notre société jette des bébés, victimes de l’avortement, et a perdu la conscience de la gravité du refus de la vie. Les femmes poussées à l’avortement et qui s’en repentent peuvent être pardonnées par le sacrement de réconciliation, spécialement pendant le Jubilé de la Miséricorde. L’avortement touche l’enfant, mais aussi la mère, le père, les grands-parents du bébé et la fratrie, à laquelle il faut expliquer que telle ou telle chose passait avant la vie du frère ou de la sœur ! Les chrétiens doivent prier, argumenter et convaincre en ce qui concerne le respect de la vie, mais des non-croyants peuvent aussi participer à cette tâche.

Une femme indienne, Adelina, adoptée par une famille suisse, a témoigné comment la Marche pour la vie de 2012, qui passait devant son lieu de travail à Zurich, l’a décidée à garder le bébé dont elle devait se débarrasser la semaine d’après. Le père du bébé, un Africain illégalement immigré et dealer, était en prison et Adelina perdait son travail, mais elle venait de comprendre que les conditions de vie pouvaient vite changer dans un sens ou dans un autre et que sa vocation et sa joie étaient de garder et d’élever la petite Aicha, née en 2013. Elle a remercié Dieu, ses parents adoptifs, les associations pro-vie et les marcheurs pour leur soutien décisif!

Le Pasteur Jost, protestant, est parti du Psaume 8 pour rappeler que la dignité humaine est un don de Dieu pour tout être humain dès la conception, que tout homme est précieux pour Dieu et mérite d’être traité comme une image vivante de son Créateur. Le Christ nous a donné l’exemple de l’amour de Dieu pour chaque homme, en qui nous devons voir Dieu.

Suivaient la lecture de la Charte pour la vie (voir sur le site de « choisir la vie.ch »), la prière du « Notre Père » et la bénédiction, donnée par l’évêque auxiliaire.

La marche joyeuse en faveur de la vie a commencé vers 15 h 15. Derrière un immense camion à eau et une camionnette de la police, marchaient environ 3 500 adultes de tout âge derrière des banderoles « L’avortement reste injuste », « Le premier droit : le droit à la vie », avec des ballons ou des pancartes montrant la beauté d’un embryon humain, ou des textes sur la joie d’être en vie, comme « Choisis la vie », « Vivre et laisser vivre », « La famille, une idée géniale de Dieu ». Plusieurs dizaines de Polonais agitaient d’immenses bannières. Une fanfare nous soutenait tout l’après-midi, ainsi que deux musiciens, accompagnant des chants religieux ou joyeux. Trois chars transportaient de petits enfants installés dans une poussette géante ou une remorque ou des personnes âgées. Il y avait de nombreux prêtres et religieuses parmi les marcheurs. Quelques discussions eurent lieu avec des passants ou opposants.

Quand nous arrivions après une heure de marche rapide sur la place du départ, une vingtaine de jeunes opposants faisaient un « sit-in » devant le podium pour empêcher la partie politique de la journée. Une cinquantaine de policiers évacuait les opposants bruyants un à un, sous les applaudissements de la foule. Une élue du Parti Évangélique suisse put enfin dénoncer les dérives immorales de la médecine de la reproduction, qui trie, sélectionne, congèle ou élimine des hommes au tout début de leur vie. À cause des perturbations des gauchistes, la manifestation s’est terminée avec du retard, vers 17 h 15. Des signatures pour le référendum contre l’introduction du diagnostic préimplantatoire en Suisse ont été récoltées lors du rassemblement Des chrétiens d’horizons divers ont donné un beau témoignage de convictions chrétiennes communes sur la valeur intrinsèque et le respect absolu dû à toute vie humaine à n’importe quel moment de celle-ci.

Angelika de Poncharra, Choisir la Vie Paris