Avec les progrès de la médecine et du prolongement de la vie s’intensifie le débat sur le droit d’abréger – ou de prolonger – artificiellement sa propre vie ou celle d’autrui. Alors que ce débat fait rage parmi politiciens, médecins, philosophes ou théologiens, Futur CH réjouit d’une prise de position claire de la part du Vatican publiée dans le journal 24Heures.

Dans sa lettre Samaritanus Bonus, l’Eglise catholique fixe sa doctrine sur la fin de vie, réaffirmant son opposition absolue à l’euthanasie et au suicide assisté mais aussi aux traitements «disproportionnés» et inefficaces, sources de souffrances. L’euthanasie y est décrite comme un « crime contre la vie humaine », le suicide assisté de « grave péché » et ceux qui ont décidé d’y recourir ne peuvent recevoir les sacrements.

En revanche, si la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), gardienne du dogme au Vatican, condamne « les traitements médicaux agressifs » qui « précipitent la mort », elle réfute tout autant ceux qui « la retardent » car ils « privent la mort de sa dignité ». « Le renoncement à des moyens extraordinaires et/ou disproportionnés n’est pas l’équivalent du suicide ou de l’euthanasie ; il exprime plutôt l’acceptation de la condition humaine face à la mort », écrit-elle.

La congrégation va même plus loin en précisant que ce renoncement «signifie aussi une forme de respect pour la volonté du mourant» exprimée par exemple dans des directives anticipées. Ajoutant : « à l’exception de tout acte d’euthanasie ou de nature suicidaire ». De même, « quand la nutrition et l’hydratation ne bénéficient plus au patient, soit parce que son organisme ne peut plus les absorber, soit parce qu’il ne peut les métaboliser, leur administration doit être suspendue ».

Sans « accélérer la mort illégalement », cette décision « respecte le cours naturel de la maladie », assure la congrégation dans sa lettre.

Dans un contexte « permissif »

Le Saint-Siège a indiqué avoir souhaité « clarifier » son éthique sur la fin de vie « dans un contexte législatif civil international de plus en plus permissif à l’égard de l’euthanasie, du suicide assisté et des dispositions sur la fin de vie ». Le Vatican s’était fermement opposé en juillet 2019 à l’arrêt des traitements maintenant en vie Vincent Lambert, un quadragénaire français en état végétatif depuis dix ans. Il avait notamment dénoncé « la grave violation de la dignité de la personne que comporte l’interruption de l’alimentation et de l’hydratation ».

A la mort de Vincent Lambert, le Saint-Siège avait cité le pape François : « Dieu est l’unique maître de la vie du début jusqu’à sa fin naturelle et nous avons le devoir de toujours la protéger ».

Source : www.24heures.ch , 22.09.2020