Le Tessin sera peut-être le premier canton à interdire le port du voile. Le 22 septembre, les Tessinois vont devoir décider s’il faut ou non le prohiber.
Les citoyens du Tessin sont convoqués devant les urnes le 22 septembre afin de trancher sur la question du port du voile. La burqa et le niqab ne sont désignés que de manière implicite dans le texte de l’initiative populaire et celui du contre-projet du Conseil d’Etat. «Personne ne peut voiler ou dissimuler son visage dans les rues et les parcs publics» et «personne ne peut forcer un tiers à se voiler en raison de son sexe». Selon Giorgio Ghiringhelli (parti bourgeois «Il guastafeste»), à l’origine de l’initiative populaire, ces mots doivent être ancrés dans la constitution cantonale.

Les initiants ont récolté en 2011 quelque 12’000 paraphes. Le Conseil d’Etat a présenté un contre-projet, qui a été approuvé par le Grand Conseil. D’après le gouvernement tessinois, c’est la loi sur l’ordre public qui doit être modifiée, et non la constitution. Au niveau du contenu, les deux textes ne présentent que peu de différences. On ne retrouve pas l’interdiction explicite de forcer un tiers à se voiler en raison de son sexe dans le contre-projet. Celui-ci énumère à la place une série d’exceptions où la loi ne s’applique pas, parmi lesquelles le port de vêtements de protection et de costumes.

Exigences «inutiles»

Lors de sa campagne, le comité d’initiative a fait remarquer que ses revendications visaient surtout l’interdiction du port du voile intégral, soit la burqa et le niqab. Le Conseil d’Etat a répliqué en qualifiant ces exigences d’inutiles et de contre-productives, vu que personne ne porte de tels voiles au Tessin. Selon lui, l’interdiction pourrait décourager les femmes à apparaître en public. Le gouvernement estime toutefois qu’il est sensé de prohiber le port du voile dans les événements sportifs et les manifestations. La sécurité pourrait ainsi être améliorée et le travail de la police facilité.

Source : 24Heures