Les Pays-Bas sont loin d’être le seul pays européen à être confronté à l’augmentation des flux migratoires illégaux, et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a annoncé sa démission et celle de son gouvernement en raison de l’absence d’accord sur la politique migratoire.

Le gouvernement de coalition néerlandais dirigé par le Premier ministre Mark Rutte s’est effondré, les partenaires de sa coalition s’étant opposés à sa proposition de restreindre les possibilités de regroupement des familles d’immigrants. Après que les partis constitutifs du bloc ne soient pas parvenus à un accord pour restreindre l’immigration aux Pays-Bas, Rutte a été contrait de dissoudre.

L’afflux de demandeurs d’asile a mis à rude épreuve le pays, qui s’est efforcé de faire face au volume de demandes et de convenir d’une politique pour le gérer. Selon Politico, M. Rutte avait espéré créer un système permettant de donner la priorité aux migrants fuyant les zones de guerre et de limiter le nombre de membres de la famille qui peuvent rejoindre les réfugiés existants dans le pays par an. Les négociations finales de vendredi n’ont pas réussi à obtenir le soutien de certains partis de la coalition, qui s’étaient fermement opposés aux efforts visant à limiter les regroupements familiaux. L’effondrement du gouvernement signifie que de nouvelles élections auront lieu en novembre.

Le gouvernement a été mis en place il y a un an et demi, mais les partis s’opposent depuis longtemps sur la question des migrations. Les demandes d’asile aux Pays-Bas ont augmenté de plus d’un tiers l’année dernière, pour atteindre plus de 47 000, et des représentants du gouvernement ont déclaré au début de l’année qu’ils s’attendaient à environ 70 000 demandes en 2023. Cette semaine, M. Rutte a tenté de faire accepter un plan qui prévoyait de limiter à 200 personnes par mois le nombre de parents de réfugiés de guerre autorisés à entrer aux Pays-Bas. L’Union chrétienne, un parti pro-famille, et le parti social D66 s’y sont fermement opposés. « Les quatre partis ont décidé qu’ils ne pouvaient pas parvenir à un accord sur l’immigration », a déclaré Tim Kuijsten, porte-parole de l’Union chrétienne. « Ils ont donc décidé de mettre fin à ce gouvernement.

Rutte, 56 ans, est le Premier ministre le plus ancien du pays. Il est en poste depuis 2010. Le gouvernement actuel, qui a pris ses fonctions en janvier 2022, est sa quatrième coalition. D’un côté, la montée des partis de droite tels que le PVV de Geert Wilders l’a mis sous pression sur la question de l’immigration. De l’autre, le Mouvement des agriculteurs et des citoyens (BBB), qui est devenu le plus grand parti de la chambre haute du parlement après une victoire électorale surprise en mars, a déclaré qu’il ne ferait pas partie d’un futur gouvernement dirigé par M. Rutte. M. Rutte a rencontré le roi Willem-Alexander à La Haye samedi et a accepté de diriger un gouvernement intérimaire jusqu’aux nouvelles élections, prévues pour la mi-novembre.

Les Pays-Bas sont loin d’être le seul pays européen à être confronté à l’augmentation des flux migratoires illégaux. Des pays comme la France ont autorisé l’arrivée massive de nouveaux arrivants en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient, au point de provoquer des changements démographiques importants dont il n’est cependant pas correct de parler. Freiner la migration a été un des objectifs fréquemment mentionné par le mouvement britannique du Brexit pour quitter l’Union européenne, et une des raisons principales pour laquelle il a eu gain de cause. Aux Etats-Unis, 72 % de la population est opposée à l’immigration clandestine. La politique d’asile et de migration est également devenue un point d’achoppement entre l’UE et les Etats d’Europe de l’Est, qui ont largement résisté à l’acceptation d’un nombre important de demandeurs d’asile et de migrants, et ont en retour été récompensés par pratiquement aucun attentat terroriste.

Source : www.dreuz.info