Un Algérien de 19 ans a été condamné récemment à quatre mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour discriminations fondées sur la religion, après avoir refusé de livrer les commandes de deux restaurants casher de Strasbourg.
« Toute discrimination est interdite en France par la loi. On doit respecter tout le monde dans ce pays », a insisté le président du tribunal. Jugé en comparution immédiate, le jeune homme, arrivé en France avec un visa de tourisme il y a environ un an et désormais présent de manière illégale sur le territoire, fait également l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.
Deux restaurateurs strasbourgeois avaient porté plainte, après s’être vus annuler la prise en charge de leur commande par un livreur de l’entreprise de livraison de repas Deliveroo, après avoir indiqué, à la demande du livreur, que leurs établissements faisaient de la cuisine israélienne. A l’audience, l’un des restaurateurs a réaffirmé que ce livreur, qui utilisait le compte Deliveroo d’un autre, lui avait dit « Je ne livre pas les Juifs » avant d’annuler la commande devant lui.
Alors que Deliveroo avait affirmé lundi prendre « cet incident très au sérieux », le président du tribunal a déclaré à l’audience que l’entreprise n’avait été « pas particulièrement coopérative ni très réactive » avec la police pour identifier ce livreur, qui utilisait les accès à la plateforme d’une personne et se faisait verser l’argent de ses livraisons sur le compte d’une troisième personne. « Nous sommes soulagés de l’issue de cette enquête, qui a permis d’identifier l’auteur de ces faits odieux, grâce à la coopération étroite de Deliveroo avec les services de police », a de son côté affirmé la directrice générale de Deliveroo.
Le livreur a également été condamné à verser 1000 euros à chacun des restaurateurs au titre de préjudice moral, ainsi que des dommages et intérêts à des associations qui s’étaient portées partie civile. L’avocat des deux restaurateurs, a estimé à l’issue de l’audience que «la justice a bien parlé ». Et la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) a réagi sur Twitter : « La main des juges n’a pas tremblé devant l’antisémitisme ».
Source : 24heures.ch, 14 janvier 2021