Pour sa quatrième édition, la Marcia per la Vita internationale de Rome a connu une affluence importante – la presse évoquait quelque 40 000 participants – significative d’une prise de conscience toujours plus vive de la tragédie de l’avortement. Le « génocide silencieux », ce crime qui fait deux victimes, « l’enfant tué, la mère blessée à vie » fait chaque année une centaine de milliers de morts en Italie. Dans un pays à la démographie déprimée, la tragédie morale et humaine se double du drame national de la dépopulation.
Si le génocide est silencieux, le premier remède est d’en parler. Avec ses slogans explicites qui disent à la fois la beauté de la vie et la réalité assassine de l’avortement, la Marche pour la vie italienne met en lumière ce qu’on voudrait faire oublier, alors que le lobby de la mort voudrait faire de l’avortement un « droit ». Jusqu’à limiter le droit à l’objection de conscience auquel les médecins italiens ont toujours davantage recours.

La présidente de la Marche, Virginia Coda Nunziante, a choisi de la coordonner avec souplesse et dans le respect des identités très diverses des nombreux groupes italiens et internationaux présents. « Cette liberté est importante », me confiera-t-elle au cours de la Marche, expliquant que les organisateurs se sont inspirés de ce qui se fait depuis plus de trente ans maintenant à Washington, où l’affluence se compte désormais en centaines de milliers de personnes grâce à une implication croissante de l’épiscopat et des paroisses, et une ouverture à tous les gens de bonne volonté.

De nombreux pays sont représentés : la France, à travers le collectif En marche pour la vie, la Fondation Jérôme-Lejeune par son président Jean-Marie Le Mené, Droit de naître… Mais aussi la Pologne, l’Espagne, et de nombreux pays dont les leaders pro-vie s’étaient rassemblés en réunion de travail et de coordination, la veille, autour du site d’informations LifeSiteNews et de Human Life International.

A la différence de ce qui se fait en France, chacun vient ici comme il est : avec ses propres slogans et ses pancartes et banderoles, qu’elles soient bricolées à la maison ou propres à l’une des nombreuses organisations participantes. De l’association des familles nombreuses d’Italie à la « Vigne de Rachel » – une institution qui vient en aide aux femmes et aux couples qui ont avorté – aux représentants des organisations pro-vie, des communautés religieuses très nombreuses à venir marcher et prier, chacun s’exprime à sa façon. On demande le retrait de la « loi 194 » qui dépénalise l’avortement en Italie, et très clairement, on s’affirme « Pour la vie, sans concessions ». Il suffit d’être d’accord sur ce point essentiel !

Sur le long trajet menant de la place de la République à la place Saint-Pierre, par une journée fraîche et joliment ensoleillée, ce sont des milliers et des milliers de gens de toutes conditions qui ont défilé le 4 mai dernier. On notait avant tout la présence paternelle du cardinal Burke, qui malgré son emploi du temps surchargé a tenu à être là depuis le rendez-vous donné à 8 heures du matin jusqu’au terme de la Marche.

Les familles sont là bien sûr – avec une myriade d’enfants rassemblés dans un petit train touristique décoré aux couleurs de la Marche et muni de cartons de barres de chocolat : quand on fête la vie, il faut penser à les gâter un peu ! Beaucoup de jeunes ; les plus âgés sont nombreux à rejoindre la foule en cours de route, le trajet étant long. Des prêtres, des religieux et des religieuses : le dimanche matin n’est pas toujours commode pour eux mais ils sont tout de même nombreux, et l’heure choisie permet d’achever la route sous les fenêtres du Saint-Père.

Le pape François a adressé quelques mots aux manifestants au moment du Regina Cœli, les encourageant à « continuer ». Tant que les vies des tout-petits sera menacée !

http://www.correspondanceeuropeenne.eu/2014/05/20/italie-en-marche-pour-la-vie/