93 % des électeurs musulmans – cela représente environ 1,9 millions de personnes – ont voté pour le candidat de la gauche aux élections présidentielles. Selon une étude du corps électoral menée par OpinionWay et Fiducial pour “Le Figaro” (6 mai 2012) sur 10 000 votants, 93% des pratiquants ont glissé un bulletin “François Hollande” dans leur enveloppe. Seuls 7 % d’entre eux ont voté pour Nicolas Sarkozy. Le candidat socialiste est plébiscité depuis le début de la campagne par cette partie de la population. Déjà au premier tour, la même étude avait montré que 59 % d’entre eux avaient voté pour lui. Les deuxième et troisième places revenaient au candidat du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon (23 %) et au centriste François Bayrou (7 %). Le président sortant, lui, arrivait quatrième, avec seulement 4 % des suffrages musulmans. Nul doute que cet électorat exigeant se rappellera au bon souvenir de son ancien candidat.
Le Hamas a déjà invité Hollande a changer de politique à son égard. « Dès mardi – écrit Ivan Rioufol (“Le Figaro”, 9 mai 2012) – le collectif AC le Feu, qui s’est fortement impliqué pour inciter les habitants des cités à se rendre aux urnes, a réclamé immédiatement une « bouffée d‘oxygène ». « Le nouveau chef de l’Etat devra envoyer des signes forts en direction des quartiers populaires de l’ensemble des territoires de France, notamment en ce qui concerne la représentativité qui devra transparaître dès la mise en place de son gouvernement provisoire ».
Il est évident que le nouveau Président de la République sera l’obligé de son électorat – n’est-ce pas dans la logique même de la démocratie ? – et cela suffira pour rendre caduques toutes ses promesses de président rassembleur. François Hollande qui considérait que laisser prier des musulmans dans la rue est une discrimination sera pris au mot par un électorat qui n’a peut-être pas autant de patience que les Français de souche. (C. B. C.)

Source: Correspondence Européenne 251/06