Au sommet de l’ONU sur le développement durable en juin 2012 à Rio de Janeiro, le Fonds des nations unies pour la population, le lobby pro-avortement IPPF (International Planned Paranthood Federation) et ses états alliés ont subi une défaite en vue de leur objectif d’établir l’avortement comme un droit universel de la femme. Selon l’institut C-FAM, un lobby catholique américain qui s’engage pour la famille et les droits de l’homme auprès des organisations internationales, une alliance de plusieurs pays d’Amérique latine et d’Arabie avec la Russie et le Saint-Siège ont pu empêcher l’intégration des droits reproductifs dans le document final du sommet. Le Nicaragua, qui est aux mains d’un gouvernement de gauche, est probablement celui qui s’est fait le mieux entendre, insistant pour que les délégations nationales cessent de « boxer dans le vide à propos du terme ‘droits reproductifs’ », qui n’est à l’ONU, tous les états le savent, qu’un mot de code pour l’avortement. Selon la délégation nicaraguayenne l’imposition d’« expressions interdites » qui forcent les états à accepter qu’un document contienne ce qui serait en « conflit direct avec leur droit national et leurs législations » n’est pas acceptable.
La Conseillère fédérale Doris Leuthard (PDC), représentante de la Suisse, a dit, par contre, dans son discours à la séance plénière de la conférence : « Compte tenu de l’augmentation de la population et des besoins de notre société, nous devons agir. A cet égard, j’aurais souhaité non seulement que l’on salue le rôle essentiel que jouent les femmes dans la progression du développement durable, mais qu’on leur reconnaisse également le droit à disposer de leur corps. » Au lieu de parler de la libre disposition du corps la version allemande et la version anglaise du texte parlent bien de « droits reproductifs sans restrictions ».
D’après les informations du C-FAM les délégations africaines sont restées assez silencieuses sur la question des droits reproductifs et du contrôle démographique parce qu’elles craignaient « que leurs déclarations puissent compromettre l’attribution du financement des organisations telles l’UNFPA dont elles sont malheureusement dépendantes. »
Alors que les lobbyistes pro-avortement, comme la Ministre des affaires étrangères américaine Hilary Clinton, ont essayé de souligner le rapport étroit et nécessaire entre le développement durable et un contrôle de la population incluant le droit à l’avortement, le Cardinal Odilo Scherer, chef de la délégation du Saint-Siège à Rio, a critiqué cette vision du développement comme étant contradictoire. S’adressant aux participants du sommet il a dit (www.riposte-catholique.fr): « Une sentence de mort imposée sur les vies humaines les plus vulnérables – c’est-à-dire, celles qui sont dans le sanctuaire le plus sûr qu’est le sein de leurs mères – ne peut, selon quelque hypothèse que ce soit, être présentée sous la nomenclature des “soins de santé” ou simplement de la “santé”. Cela ne rend pas un véritable service au développement humain authentique ni à sa véritable appréciation ; c’est injustifiable dès lors que le développement, à tous les stades de la vie, est au service de la vie humaine. » De même l’idée « selon laquelle le développement durable et la protection de l’environnement ne peuvent être atteints qu’avec la garantie qu’il y ait moins d’hommes sur notre planète » est erronée, a dit le Cardinal. « Fondée sur une herméneutique de la suspicion qui blesse profondément la solidarité humaine, cette idéologie a provoqué une alarmante destruction de la famille et, fondamentalement, elle prive la planète de sa plus grande ressource, la personne humaine, qui est au centre du développement durable. »