Par 21 voix contre 17, le Conseil des Etats a rejeté le 11 juin 2012 une initiative parlementaire de la conseillère nationale lucernoise Ida Glanzmann (PDC) qui demandait une base constitutionnelle pour préserver la tradition chrétienne de la Suisse et les symboles qui y sont liés tels que les croix sur les sommets des montagnes ou – dans les cantons catholiques – les crucifix. D’après la Luzerner Zeitung, son idée était d’empêcher que des particuliers ou des groupes d’intérêt prennent prétexte de droits fondamentaux tels que la liberté de conscience et de croyance pour remettre en cause notre culture fondamentalement chrétienne.D’après Ida Glanzmann, l’idée de lancer cette initiative est née suite à la querelle dans le village lucernois de Triengen en 2010. En se référant à une décision du tribunal fédéral de 1990, un libre-penseur, père de deux élèves, avait exigé que les croix des classes de l’école primaire soient enlevées parce qu’il y voyait une violation de la neutralité religieuse de l’école. Les autorités scolaires avaient alors cédé en partie à la volonté du père et remplacé les crucifix (croix sur laquelle est représenté Jésus crucifié) par des croix sans Jésus.
Déjà la plupart des membres de la commission préparatoire du Conseil des Etats n’étaient pas favorables à l’initiative de Glanzmann parce qu’ils craignaient qu’en privilégiant les symboles chrétiens on mettrait en danger la paix religieuse. Madame Glanzmann au contraire soulignait que la culture chrétienne était bien la base de la paix religieuse de notre pays. Le conseil national à son tour avait donné suite à l’initiative d’Ida Glanzmann en février 2012.