Quand le Parlement européen dénonce la discrimination structurelle qui frappe les Noirs en Occident, il omet une statistique ethnique enracinée dans l’histoire raciste américaine : celle de l’avortement.
Communiqué de presse du ECLJ
Le Parlement européen s’est engagé, avec véhémence, contre le racisme et pour le mouvement Black Lives Matter. Sa récente résolution sur les « manifestations contre le racisme après la mort de George Floyd » est un exemple de novlangue, multipliant les condamnations et dénonciations de discriminations structurelles et intersectorielles.
Le Parlement dénonce le fait que « les Noirs et les personnes de couleur représentent jusqu’à 40 % de la population carcérale, alors qu’ils ne forment que 13 % du total de la population » ou encore que « le taux de mortalité en garde à vue aux États-Unis est six fois plus élevé pour les Noirs que pour les Blancs ». Dans son indignation, il omet toutefois de déplorer une autre statistique ethnique, pourtant enracinée dans l’histoire raciste de l’Amérique : celle de l’avortement. En effet, alors que les femmes noires ne représentent que 13 % de la population, 38 % des avortements visent des Noirs, soit 16 millions de “Black lives” depuis 1973. Selon l’Institut Guttmacher, une femme noire a cinq fois plus de risques de subir un avortement qu’une blanche. Ce n’est pas un hasard : 79 % des cliniques d’avortement du Planning familial sont situées dans les quartiers des minorités.
Un racisme eugéniste
Cibler en priorité les faibles d’esprit et les Noirs fut le projet du Planning familial, dès sa fondation par Margaret Sanger, il y a près de cent ans. Elle fut proche du Ku Klux Klan et élabora un “Negro project” pour promouvoir l’avortement des Afro-Américains. Sanger s’inquiétait de voir la société se « soumettre au diktat d’une classe d’êtres humains qui ne cessent de croître et de se reproduire sans cesse, et qui n’auraient jamais dû naître du tout ». Elle y voit un « péril pour les générations futures, sauf s’ils sont empêchés de se reproduire ». Dans l’Amérique des années 1920, comme dans l’Allemagne des années 1930, il s’agissait d’empêcher les “inférieurs” et les “déficients” de procréer, par l’interdiction des mariages mixtes, la stérilisation forcée et l’avortement.
Ce racisme eugéniste trouvait sa source dans l’évolutionnisme athée qui postulait l’inégalité et la compétition entre les personnes et les races. Il fallait éviter la submersion des races supérieures par la croissance démographique des races inférieures. Des Allemands disaient alors avoir un “problème juif” équivalant au “problème noir” des Américains, et s’inspirèrent d’ailleurs de leurs lois raciales et eugénistes pour le “résoudre”. Les Américains sont aujourd’hui parvenus à rendre la fécondité des Noirs inférieure à celle des Blancs. L’étude historique du mouvement eugéniste, auquel appartient le Planning familial, montre qu’il n’a jamais renié ses fondements idéologiques. Au fil des décennies, son discours s’est renouvelé jusqu’à adopter celui du féminisme libertaire, mais il a toujours fait porter son effort sur le contrôle des populations jugées “inférieures”.
L’hypocrisie du Parlement européen
Les politiques européennes de financement de l’avortement en Afrique sont menées aujourd’hui au nom du développement, mais elles furent d’abord initiées dans les années 1960 pour y contenir l’explosion démographique de peuples pauvres, dont la croissance aurait mis en danger la domination occidentale. Ce même Parlement européen, qui condamne aujourd’hui d’une main le racisme, vote de l’autre des millions d’euros de subvention au Planning familial dans le but de limiter la croissance démographique des peuples africains. Mais rassurons-nous, ce racisme-là est mené au nom du développement. Il nous arrange, alors n’en parlons pas.