Quelques dizaines de manifestants épars se sont retrouvés ce vendredi 7 juillet au Ballhausplatz devant la chancellerie fédérale autrichienne pour protester contre la tenue d’un sommet austro-hongro-serbe consacré à la lutte contre l’immigration illégale avec la participation du chancelier autrichien Karl Nehammer, du Premier ministre hongrois Viktor Orbán et du président serbe Aleksandar Vučić.

Après les sommets de Budapest en octobre 2022 et de Belgrade en novembre 2022, il s’agissait de la troisième rencontre sur ce thème entre ces trois dirigeants d’Europe centrale. Une rencontre à laquelle ont également participé les ministres des Affaires étrangères et les chefs de la police des trois pays situés sur ladite Route des Balkans.

Comme le chancelier autrichien l’a rappelé, les trois hommes d’État ont convenu de mettre un « frein » aux demandes d’asile et de renforcer leur coopération policière déjà étroite afin « d’endiguer le trafic organisé de migrants » et de s’attaquer notamment aux commanditaires des passeurs : « Cela ne peut se faire qu’ensemble, cela ne peut se faire que si l’on est prêt à travailler ensemble sur un pied d’égalité. […] Tant que l’UE n’interviendra pas suffisamment, nous devrons nous aider nous-mêmes. »

De son côté, Viktor Orbán a souligné que si la Hongrie ne faisait pas son devoir – en matière de protection de sa frontière –, l’Europe occidentale aurait de grands soucis, ce qui au regard des derniers événements en France et en Allemagne peut être considéré comme un euphémisme. Ce faisant, M. Nehammer a dévoilé que « Jusqu’à 80 pour cent des migrants arrivant en Autriche [viennent actuellement] via la Hongrie ».

Le chef du gouvernement hongrois a également appelé à ce que d’autres pays européens adopte le « modèle hongrois » de procédure d’asile. Concernant le projet de répartition des migrants promu par l’Union européenne, M. Orbán a précisé que « la Hongrie trouvera un moyen juridique et politique pour s’assurer que les décisions de Bruxelles ne soient pas appliquées ».

Quant au président serbe Aleksandar Vučić, il s’est félicité de ce que l’Autriche, la Hongrie et la Serbie « contribu[ent] à une plus grande stabilité de l’Europe » en réduisant le nombre des demandeurs d’asile.

Du côté de l’opposition autrichienne, le président du FPÖ, Herbert Kickl, dont le parti caracole à 32 % dans les derniers sondages, a appelé le chancelier Nehammer « à ne pas seulement parler avec Viktor Orbán, mais aussi agir comme Viktor Orbán contre l’immigration illégale massive ».

Au cours de ce dernier sommet, MM. Nehammer, Orbán et Vučić ont conclu un protocole d’accord portant sur l’intention de fonder un groupe de travail chargé d’améliorer la protection des frontières, une coopération à laquelle d’autres États d’Europe centrale sont d’ores et déjà appelés à se joindre.

Source : www.lesobservateurs.ch

 

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