« Le Conseil fédéral part du principe que l’application provisoire de cet accord prendra bien effet en 2025. La contribution obligatoire relative à l’association aux programmes mentionnés étant donc due pour l’année en cours, un crédit supplémentaire de 666 millions est sollicité à ce titre. »
Yvan Perrin
Voici ce que le Conseil fédéral écrivait hier. Vous avez bien lu, avant-même que les contours de l’accord colonial soient connus de chacun, le Conseil fédéral paie déjà. La malhonnêteté intellectuelle que notre gouvernement manifeste dans le cadre des négociations avec Bruxelles laisse pantois.
Le Conseil fédéral n’a pas découvert cette exigence hier. Il a sciemment caché la facture lors du débat budgétaire afin de ne pas donner d’arguments aux opposants à l’accord-cadre. Il nous la fait dans le dos maintenant, à une semaine de la fin de la session de printemps.
C’est une basse manœuvre politicienne visant à préparer la votation sur le traité colonial qui n’interviendra pas avant 2026 ou 2027. A ce moment-là, les partisans nous diront qu’il serait idiot de dire non puisqu’on paie déjà. C’est aussi une indication, le Conseil fédéral n’attendra pas la décision populaire, il a déjà basté devant Ursula von der Leyen.
Cela démontre avec quelle bassesse les vendus sont prêts à agir pour priver la Suisse de sa liberté et de son indépendance. Le recours à des procédés aussi dégueulasses met clairement en évidence l’état d’esprit des Bruxellois. Une clique intéressée, prête aux pires manœuvres pour s’agenouiller devant la Commission européenne. La façon dont les partisans se comportent suffit largement à discréditer le projet qu’ils défendent.
En cela, on peut leur dire merci. Ils se dévoilent, montrent pourquoi ils tiennent tant à confier le contrôle de notre démocratie directe aux juges bruxellois. Ils craignent le peuple, ils cherchent à le tromper et comptent sur les juges étrangers pour les y aider. Il n’y aura pas grand monde à part l’UDC pour lutter contre cette rallonge budgétaire, contre le traité colonial en général.
L’ensemble du monde politique se réjouit déjà de restreindre nos droits démocratiques en confiant le destin de notre pays aux juges étrangers. Nos élus comptent sur ces magistrats lointains pour l’emporter quand même à chaque fois que la population leur donne tort. La tendance est lourde, on l’a vu avec l’expulsion des criminels étrangers et la limitation de la libre-circulation. Ce sera tellement plus facile d’ignorer la démocratie directe lorsque les juges étrangers l’ordonneront.
Source : https://lesobservateurs.ch/2025/03/15
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