Tarik Ramadan, le tristement célèbre islamologue suisse se lance dans la chanson ! La sortie de son album intitulé « Traversées » est prévue début mai, mais il en a révélé un titre à écouter sur YouTube. Le petit-fils du fondateur des Frères musulmans, le professeur sulfureux du Collège de Saussure à Genève, le Dr ès lettres controversé, resté toutefois la coqueluche des islamophiles romands de tout poil, lève enfin le voile sur ce qui l’anime vraiment : sa haine envers l’Occident.

Quelques extraits : « Les peuples traversent la misère et même ils se multiplient. Votre ordre et vos frontières n’auront raison ni de notre jeunesse encore moins de la vie », dit-il après une longue introduction violemment anticolonialiste. D’emblée, il pose donc le constat que la fécondité des migrants sera une arme. Cela rappelle immédiatement ces mots de Kadhafi en 2010 : « Allah a promis une victoire de l’islam contre toutes les religions… Vous les musulmans êtes une minorité en Europe, vous deviendrez une majorité un jour… Vous allez être les héritiers du continent européen. » Ou le discours du président turc Erdogan : « J’en appelle à mes frères et sœurs en Europe. Ne faites pas trois, mais cinq enfants, car vous êtes l’avenir de l’Europe » a-t-il dit le 17 mars 2017.

Tarik Ramadan continue : « La mondialisation, c’est le nom donné à vos spoliations. Vous aimeriez habiller l’horreur de votre domination en appelant vos citoyens à l’amour du pauvre et à la charité. Vous parlez d’humanitaire, mais c’est la justice que vous trahissez. » Il oublie que cette mondialisation a permis de lutter efficacement contre la sous-nutrition en Afrique et de réduire les inégalités de richesse entre le Nord et le Sud. Il y va fort en taxant l’action humanitaire de charité perverse. Pour un gaillard dont le père a demandé et obtenu le droit d’asile en Suisse en 1954 et qui est lui-même devenu citoyen helvétique en 1984, la reconnaissance ne l’étouffe pas. D’ailleurs, malgré les opportunités qui lui furent offertes, il a toujours brandi l’accusation de racisme, aussi bien pour réclamer la validation de sa thèse de doctorat scientifiquement controversée que pour se défendre actuellement des lourdes plaintes pour viol qui pèsent sur lui.

Le texte fait feu de tout bois en instrumentalisant tous les thèmes à la mode, du colonialisme à l’écologie, sans oublier les migrants, « déshumanisés, niés, sans nom, sans âge ni personne, des pauvres, des exilés, des êtres déracinés. Ici, ils se noient. Là-bas, vous les enfermez. Attendez ! Attendez ! Mais qu’est-ce que vous croyez ? Que l’on va rester là assis à vous regarder ? » Les Européens n’ont pas le même regard sur les millions de déshérités installés sur leur sol, qui bénéficient de soins gratuits, de l’école pour leurs enfants, de prestations sociales plus que généreuses. Si cela n’était pas vrai, comment les transferts d’argent vers les familles restées au pays pourraient-ils représenter 44 milliards (sic) d’entrées de devises pour l’Afrique en 2019 ? Et pourquoi l’afflux de ces populations étrangères découragées par les conditions inhumaines qui leur sont faites ne cesse-t-il pas ? Mystère !

Et l’artiste de conclure : « Demain, dans vos rues, nous marcherons libres et sereins. Nous serons des vôtres, noirs, jaunes, blancs, Arabes ou Amérindiens. Demain, vos frontières seront le mauvais souvenir de vos mensonges passés. Demain, entendez, la fraternité et la diversité seront seuls garants de votre sécurité. » Usant du double langage qui est sa spécialité, l’homme assène sa terrible menace : votre sécurité ne tient qu’à votre acceptation de l’immigration. Sinon, ce sera la guerre ! À bon entendeur, salut !

Source : Chronique de Marie-Hélène Miauton, publiée dans Le Temps du 9 avril 2021