Marguerite Stern, co-auteure avec Dora Mouthot de Transmania, un livre sur les dérives de l’idéologie transgenre, a été activiste Femen de 2012 à 2015. Elle a mené plusieurs campagnes contre l’Eglise catholique, notamment lors de l’adoption de la loi sur le mariage gay. Saisie par la grâce – sans pour autant être devenue croyante – elle présente ses « excuses les plus sincères aux catholiques ».
On se souvient entre autres qu’en février 2013, à l’occasion du renoncement du pape Benoît XVI, les militantes avaient fait irruption à l’intérieur de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris aux cris de « Pope no more » et « Homophobe, dégage » pour réclamer la fin de la papauté. Elles avaient notamment fait tinter avec des morceaux de bois trois des nouvelles cloches déposées provisoirement sur un socle dans la nef de la cathédrale. En septembre 2014, elles avaient été relaxées, le tribunal estimant qu’il était impossible de savoir si la dégradation constatée sur l’une des cloches était le fait des Femen, et jugé que l’élément intentionnel du délit n’était pas constitué. À noter que les militantes Femen, dont l’action se caractérise par des apparitions seins nus, n’étaient pas, cette fois-ci, poursuivies pour exhibitions sexuelles, malgré leur tenue légère sous la nef très fréquentée au moment des faits.
« C’était il y a onze ans », déclare la jeune femme au magazine catholique Famille chrétienne. « Aujourd’hui, mes convictions et ma sensibilité ont évolué. Je veux vous expliquer pourquoi, et je veux m’excuser auprès des catholiques ». A propos du transgenrisme : « J’ai creusé le sujet et j’ai compris qu’au-delà du danger pour les femmes et les enfants, le transgenrisme représente une menace civilisationnelle. Le transgenrisme ne crée pas, il détruit. Il prône la destruction des corps, le non-respect du vivant, l’abolition des différences entre femmes et hommes, la destruction de notre innéité, et de la culture qui nous unit. Il relève de la pulsion de mort et de la haine de soi. (…) j’ai compris que le transgenrisme est un projet transhumaniste, où l’être humain se comporte comme son propre créateur. Cela m’effraie, car que fait-on de l’inconnu, du mystère, de l’enchantement, de ce qui nous dépasse ? Cela m’effraie car je crois que l’être humain doit rester à sa place de créature et non de créateur. Sans croire en Dieu, sur certains points, j’arrive finalement aux mêmes conclusions que les catholiques. »
La Femen repentie continue : « En attaquant la religion catholique, je me demande si je n’étais pas moi aussi dans une logique de destruction et de haine de soi. Bien que non croyante, je suis baptisée, j’ai fait ma première communion, et surtout, j’ai grandi dans un pays dont l’histoire, l’architecture et les mœurs ont été façonnés par l’Église. Rejeter cela, entrer dans Notre-Dame-de-Paris en hurlant, était une façon d’abîmer une partie de la France, c’est-à-dire une partie de moi-même. À 22 ans, je ne m’en rendais pas compte. Pourtant, cette cathédrale, je l’aimais ; je me souviens qu’au lendemain de son incendie, je suis allée pleurer dans une église. Mais il arrive que l’on aime mal. »
« Mon opposition au transgenrisme m’a rendue patriote. Quand la quasi-totalité de mon entourage m’a rejetée à cause de mes prises de position [contre l’idéologie transgenre], j’ai réalisé que mon pays était mon seul ancrage profond, et qu’il est aujourd’hui en danger, dilué dans la mondialisation et défiguré par l’immigration de masse. Ça m’a rendue conservatrice. J’ai réalisé qu’il fallait absolument qu’on sauve ce qu’il nous reste, qu’on ne pouvait pas tout recréer en permanence et rejeter le passé sous prétexte qu’il est imparfait. La France est un pays catholique. Elle doit le rester, et pour cela, nous devons continuer à faire vivre ses rites. »
« Il y a quelques semaines, un ami m’a emmenée à la messe pour Philippine : “Il faut célébrer ses morts”. Devant la beauté de la cathédrale, des chants, de la cérémonie, je me sentais appartenir à une grande civilisation. L’Abbé Grosjean a répété plusieurs fois que les non-croyants étaient parfaitement à leur place ici. Je me suis dit qu’on n’entendrait jamais ça dans une mosquée. Bien sûr, rien ne ramènera Philippine, et rien ne sera réparé. Mais c’était prendre soin du royaume des vivants, que d’accomplir ce dernier rite autour de celle qui venait de rejoindre celui des morts. »
« Les rites nous rassemblent, ils apaisent, parfois réparent, et régulent nos émotions, ils nous ancrent dans le présent en nous rappelant ce qui nous a précédé. Le “vivre-ensemble” est une notion théorique, les rites sont une de leur application dans le réel. Bon nombre des nôtres reposent sur l’Église catholique, et même les incroyants devraient se battre pour les préserver. Et puis il y a autre chose : il y a ce qui nous dépasse. Les clochers qui nous surplombent et qui habillent nos paysages sonores. La grandeur des édifices. L’émerveillement en entrant dans une église. La beauté. Et la foi des croyants. Je suis désolée d’avoir piétiné cela. »
Marguerite conclut : « C’est à la mode actuellement, de dénigrer les catholiques, et de les faire passer pour des idiots vieille-France, insuffisamment branchés pour mériter le statut d’être humain. Par le passé, j’ai utilisé ce climat pour agir de façon immorale, tout en participant à le renforcer. Je présente de sincères excuses pour cela. »
Leur livre Transmania a valu aux deux jeunes femmes des menaces de mort de la part de la mouvance antifa. Elles sont actuellement sous protection policière.
Source : www.ripostelaique.com
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