De plus en plus de catégories de « clients » réclament l’accès à l’insémination artificielle avec donneur, tels les couples de femmes dans le sillage du « mariage pour tous ». Futur CH s’est entretenu avec la bioéthicienne Susanne Kummer, directrice de l’institut d’anthropologie médicale et de bioéthique (IMABE) à Vienne, sur la « thérapie » du désir d’enfant inassouvi. Avoir des enfants n’est pas toujours possible, pour diverses raisons : troubles de l’ovulation, âge, absence de partenaire … La question qui se pose est celle de savoir si toutes les personnes concernées sont à considérer comme malades et donc peuvent se prévaloir d’un droit à un traitement. « La médecine est-elle compétente dans tous ces cas ? » interroge Mme Kummer. Le principe à la base de la médecine reproductive pose problème au niveau éthique, car il revient à dire que le fait d’être sans enfant doit être soigné en se procurant un enfant. Ce dernier devient un médicament et donc un objet. En fin de compte, tout le monde peut faire valoir un droit à l’enfant, regrette la bioéthicienne. Si ce n’est plus l’indication médicale qui justifie un traitement mais uniquement la souffrance due à un désir insatisfait de devenir parent, alors on va assister à des revendications de célibataires, de veuves et de couples homosexuels. Lisez notre interview (en allemand) sur www.zukunft-ch.ch.