Les déclarations de Josie Cunningham, une showgirl anglaise qui a annoncé publiquement vouloir avorter pour pouvoir participer au show télévisé du “Grand Frère”, ont suscité un scandale prévisible.
Cunningham, 23 ans, déjà mère de deux enfants, comme le rapporte le “Mirror”, a fait savoir en effet qu’elle avait l’intention d’interrompre sa grossesse, perçue comme un obstacle entre elle et le “Big Brother” : « Je suis sur le point de devenir célèbre et je n’ai aucune intention de tout gâcher maintenant – a déclaré Jodie –. Un avortement sera profitable à ma carrière : l’année prochaine je ne veux pas avoir d’enfant. Je veux devenir célèbre, au volant d’une Range Rover rose brillante, et je veux acheter une grande maison. Rien ne pourra entraver ma route ».

La jeune femme n’en est pas à sa première sortie du genre. Il y a un an elle avait prétendu au remboursement de la sécurité sociale nationale pour son opération d’augmentation mammaire et aujourd’hui elle réclame les soins dentaires gratuits réservés aux femmes enceintes. De plus elle a affirmé ne pas avoir de certitudes concernant l’identité du père « hésitant entre un joueur de foot et un riche client rencontré quand elle travaillait comme escort ».

Déclarations clairement provocatrices, lâchées par de minables personnages à la recherche d’une publicité facile et immédiate. Aujourd’hui nous sommes habitués à en entendre de toutes les couleurs, et de ce fait les déclarations délirantes de la jeune anglaise ne nous étonnent pas davantage. Ce qui frappe et fait hurler cependant est le disappointment unanime et absolu qu’une telle nouvelle a généré chez le peuple anglais qui est de façon habituelle libéral et permissif.

Aucune voix d’indignation ne s’est levée, en effet, suite à la diffusion des résultats d’une enquête menée par la “Care Quality Commission” pour la santé anglaise laquelle, comme le rapporte “Tempi” du 22 avril, a confirmé que « 54 % des avortements effectués en Grande-Bretagne sont illégaux. Selon les données, diffusées en janvier lors d’une interrogation parlementaire, en 2012 sur 98 000 cas le médecin n’a pas rencontré ne serait-ce qu’une seule fois la femme qui voulait interrompre sa grossesse, contrairement aux obligations de la loi. (…) Au moins 67 médecins ont violé la loi, en signant en blanc et à l’avance des formulaires pour l’avortement complétés ensuite au fur et à mesure avec les noms des intéressées. Un de ces médecins en a signé ainsi un tel nombre qu’ils étaient encore utilisés en 2014 alors qu’il était à la retraite depuis quatre ans ». Un silence idéologique qui fait du bruit.

http://www.correspondanceeuropeenne.eu/2014/04/30/grande-bretagne-la-double-morale-anglaise/