Si les centres d’aide aux victimes, les centres d’accueil pour femmes et les centres de conseil en matière de violence se sont préparés à une charge de travail accrue, c’est jusqu’à présent en vain. En effet, de très nombreuses familles suisses se sont révélées tout à fait capables de relever les défis d’adaptabilité et d’endurance lancés par la crise.

Alors que les média annonçaient une augmentation du nombre de cas de violence domestique partout dans le monde, aucune augmentation n’a été observée en Suisse jusqu’à présent. Ni les enquêtes ni les admissions n’ont augmentées au point de parler de tendance à la hausse, rapporte ce 1er mai le Berner Zeitung. Ce résultat positif inattendu laisse les experts perplexes : selon eux, cette situation agréablement stable serait à mettre en lien avec la réglementation suisse plus libérale en matière de fermeture ainsi que la météo exceptionnelle de ce mois d’avril. Des initiatives telles que la campagne « Idées fortes » de Protection de l’enfance Suisse ont probablement aussi eu un impact positif. L’éducation des parents et le soutien concret aux familles renforcent la « résilience familiale » et sont donc des éléments indispensables pour une politique tournée vers l’avenir.

Angela Guldimann, de l’unité spécialisée dans l’évaluation des risques de violence à l’Hôpital universitaire psychiatrique de Zurich, présume que les familles veulent faire face ensemble à une crise qu’elles perçoivent comme existentielle. Se serrer les coudes (en cas de crise), utiliser les opportunités et relever les défis de manière sportive : ce que les familles ont accompli ces dernières semaines et continuent d’accomplir est énorme, et mérite reconnaissance et respect.