Tandis que politiques et journalistes restent, faute de vouloir ou pouvoir en sortir,  prisonniers d’un discours lénifiant sur les joies du « vivre ensemble » dans des sociétés pluriethniques et multiculturelles, se multiplient en librairie les mises en garde sur la réalité de l’islam et les dangers qu’il fait courir aux sociétés d’accueil.

Par Anne Bernet

Walid El-Husseini est, aux yeux de ses coreligionnaires, un criminel. Contrevenant à l’interdiction imposée depuis le IXe siècle de pratiquer une lecture critique du Coran, il l’a lu avec un regard acerbe, et, devant ses contradictions, en a émergé dégoûté de sa foi. Nombre de musulmans en font, semble-t-il, autant de nos jours. Si beaucoup se tournent alors, avec soulagement, vers le christianisme, d’autres, tel El-Husseini, en sortent athées.

Pas plus que la conversion, l’athéisme n’est toléré dans le monde islamique ; El-Husseini, refusant de feindre une foi qu’il n’avait plus, prenait des risques, aggravés par sa dénonciation, sur les réseaux sociaux, de la charia et du djihad. Pour ces raisons, ce jeune Cisjordanien a été emprisonné et torturé. Libéré, il a obtenu l’asile politique en France, convaincu d’y être à l’abri des menaces islamiques et de pouvoir exprimer sans danger ses opinions. C’était peu avant la vague d’attentats terroristes de 2015-2016.

El-Husseini est alors resté consterné devant l’inadéquation de la réponse des autorités françaises et leur incompréhension des problèmes. Au point de prophétiser la disparition prochaine d’une république laïque si conciliante envers les populations musulmanes installées sur son territoire qu’elle ne survivra pas à ses complaisances aveugles.

En vérité, M. Al-Husseini dit ce que tout observateur au courant des réalités sait déjà mais, arabe, d’origine musulmane, il lui reste loisible de s’exprimer sans être traité de raciste, islamophobe, fasciste. C’est aux collaborateurs du nouvel occupant que s’adresse Une trahison française (Ring ; 2017 ; 285 p ; 18 €.) Le constat, au demeurant, est extrapolable à toute l’Europe. Il révèle les mécanismes utilisés par l’islam pour s’installer en Occident et y imposer sa vision de la société.

Expliquant pourquoi les distinguos entre modérés, intégrés, radicaux, « loups solitaires » relèvent de la duperie sémantique, Al-Husseini souligne la nature conquérante, violente, intolérante de la foi mahométane. Si son appel à l’insurrection des intelligences dans le monde musulman, sensée permettre l’aggiornamento d’une religion ancrée dans son refus de toute évolution, relève du vœu pieux, les conseils qu’il donne aux dirigeants français pour éradiquer toute radicalisation, s’ils choqueront les belles consciences, sont pleins de bon sens et applicables.

L’on regrettera seulement qu’il connaisse si mal le christianisme et l’histoire de l’Église, ce qui l’amène à des jugements brusques, approximatifs, hâtifs le conduisant à mettre catholicisme et mahométanisme sur le même plan …

Une erreur que ne risque pas de commettre Annie Laurent, auteur d’une très remarquable étude L’islam pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore) aux éditions Artège (2017; 285 p ; 19,90 €.).

Spécialiste reconnue des chrétientés d’Orient et de leurs difficiles relations avec l’islam, Annie Laurent ne cesse, depuis plus de vingt ans, d’avertir l’Église des risques qu’Elle prend en s’engageant dans un dialogue à sens unique avec des interlocuteurs pas toujours bienveillants et rarement de bonne foi prompts à l’inciter, sous couvert de tolérance et d’amitié mutuelles, à des concessions qu’eux-mêmes ne font pas.

Annie Laurent a crée une association, Clarifier, qui s’est donné pour but, par le biais de conférences et de débats, mais aussi d’une publication, Les petites feuilles vertes, d’expliquer aux Français et d’abord aux catholiques, ce qu’est l’islam. La démarche est délicate car il s’agit de prévenir contre une croyance dont l’ambition est de conquérir le monde et le soumettre à Allah, par la force si nécessaire, tout en ne manquant jamais à la charité envers les musulmans. Annie Laurent paraîtra donc trop virulente aux uns, pas assez aux autres …

Elle a pourtant raison, et la publication de ces Petites feuilles vertes en volume met enfin à la portée du plus grand nombre de remarquables dossiers de fond traitant de manière accessible mais exhaustive tout ce qui concerne l’islam. Si les chapitres consacrés à la naissance et l’histoire de l’islam, au Coran, à la Sunna, la charia, aux crises qui ont secoué l’oumma, entraînant scissions, dissidences et haines, sont passionnants, tout comme ce qui concerne ses enseignements, stratégies, tactiques, son droit, notamment familial, ou la place des femmes, au point qu’il conviendrait de s’en pénétrer, il faut surtout s’arrêter à l’étude des rapports entre islam et christianisme.

Démontant, dans un constant souci de vérité, quitte à irriter un clergé trop soumis à la bien pensance obligatoire, les mensonges sur la proximité entre les monothéismes, alors que l’on ne peut identifier le Dieu trinitaire, Créateur aimant et rédempteur, à Allah, Annie Laurent analyse les erreurs de l’Église, en France et d’ailleurs, dans ses rapports trop conciliants avec la foi musulmane, notamment s’agissant des mariages interreligieux ou du refus d’évangéliser les croyants de cette religion de « paix, de tolérance et d’amour » …

Son étude, forte et argumentée, se termine par un vibrant appel à aimer ces prochains qui, les événements aidant, nous semblent de plus en plus étrangers et hostiles. Cet amour agissant et véritable passe par leur conversion. Et la nôtre d’abord.

Nous ne sauverons pas nos âmes, et les leurs, sans un profond retour à Dieu et un renouveau de nos sociétés. Autant commencer tout de suite.

Source: www.correspondanceeuropeenne.eu