Le ministre de l’Intérieur britannique Amber Rudd a résumé dans une déclaration au Parlement publiée le 12 juillet les grands points d’un rapport secret sur le financement de l’islam radical au Royaume-Uni. Le gouvernement invoque des raisons de sécurité nationale et de protection des données personnelles pour ne pas publier dans son intégralité ce rapport commandé par David Cameron en novembre 2015, et seuls les députés d’opposition membres du Conseil privé pourront le consulter s’ils s’engagent à ne rien en divulguer eux-mêmes.

Cela faisait plusieurs mois que les spéculations allaient bon train sur le risque que feraient peser les conclusions de ce fameux rapport sur les relations du Royaume-Uni avec l’Arabie saoudite. Le résumé de 430 mots publié par Mme Rudd n’est toutefois pas de nature à mettre fin à ces spéculations puisqu’il reste très vague sur le financement de l’islam radical depuis l’étranger. La seule révélation importante, même si aucun détail n’est donné à ce sujet, c’est le fait que la principale source de financement des organisations islamistes au Royaume-Uni, ce sont les petits dons anonymes, la plupart étant le fait de musulmans résidant dans le pays.

Cumulés, ces petits dons peuvent totaliser plusieurs centaines de milliers de livres sterling dans certains cas. Pour attirer ces dons, certaines organisations classées islamistes par les services britanniques se font passer auprès des musulmans britanniques pour des associations caritatives islamiques, profitant du fait que la religion mahométane insiste sur l’obligation de charité vis-à-vis des musulmans dans le besoin. Selon le résumé présenté par Amber Rudd, certaines organisations islamistes bénéficient toutefois d’importants financements étrangers, mais leur origine n’est pas indiquée. Ces financements étrangers ont également servi à subventionner des imams présentant une vision radicale de l’islam et travaillant au sein des institutions islamiques du Royaume-Uni.

Le manque de précision des informations fournies par Amber Rudd a suscité de vives critiques au sein de l’opposition. Diane Abbott, le « ministre » de l’Intérieur du cabinet fantôme du Parti travailliste, a déclaré soupçonner fortement le gouvernement de vouloir protéger les intérêts commerciaux et diplomatiques « y compris en relation avec l’Arabie saoudite ». « La seule manière de mettre fin à ces soupçons est de publier le rapport dans son intégralité », a conclu Mme Abbott. Quant au leader du Parti libéral-démocrate, il a qualifié la décision de ne pas publier ce rapport de « tout à fait honteuse ».

Les révélations du gouvernement britannique, si elles restent effectivement très vagues, ont au moins un mérite : elles confirment la porosité de la barrière entre les musulmans radicaux que l’on qualifie d’islamistes et les musulmans dits modérés. Précisons au passage que le rapport qui fait scandale aujourd’hui à Londres s’est intéressé uniquement au financement de l’islamisme et non pas du terrorisme. Or la barrière entre les islamistes et les terroristes est au moins aussi poreuse que celles entre les musulmans « modérés » et les islamistes.

 

Source. Réinformation.tv